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Chaque année, une journée dédiée aux classes de défense et des blessés est organisée à Montlhéry pour sensibiliser les collégiens et lycéens aux questions de défense, de sécurité nationale, mais également renforcer le lien armée-nation.

Dix classes de défense du département de l’Essonne et une classe de Seine-Saint-Denis ont pris part à cet évènement qui s’est déroulé les 14 et 16 mai, dans le quartier Mayence de Montlhéry.

Lors de ces deux journées, les élèves ont assisté à une cérémonie des couleurs, rencontré le personnel militaire et échangé sur la thématique des blessés de l’armée de Terre.

Un moment particulièrement notable est le témoignage émouvant d’un militaire blessé au combat. Ce témoignage a permis aux jeunes de mieux appréhender le parcours de prise en charge par l’institution.

Plusieurs ateliers ludiques ont été assurés par différentes entités militaires de l’Essonne dont l’Institut de Recherche Biomédicale des Armées. L’atelier animé par l’IRBA portait sur le thème de « l’audition dans les Armées ».

L'unité "perception" de l'IRBA.

Une première démonstration permettait d’expliquer aux élèves la physique du son et sa perception, en insistant sur l’intérêt des protections auditives en environnement bruyant.

En effet, les systèmes de communication utilisés sur les théâtres sont multiples et participent directement à la surcharge cognitive des combattants sur le terrain.

Aussi, l’unité « perception » de l’IRBA étudie des contre-mesures pour aider les militaires. Parmi elles : « le son 3D (ou son spatialisé) ».

Cette spatialisation consiste à reproduire, au casque audio, différents éléments acoustiques localisés pour recréer virtuellement un espace sonore « naturel ».

Ce dispositif facilite pour l’opérateur la gestion des alarmes et des communications radio. 

L'unité "perception" de l'IRBA.

Une deuxième démonstration, au casque, de type « communication radio hélico » a été proposée aux jeunes, avec et sans son 3D afin que ces derniers saisissent tout l’intérêt de la spatialisation du son.

Entités militaires présentes :

  • L’Institut de Recherche biomédicale des Armées (IRBA)
  • L’Etablissement Logistique du commissariat des Armées (ELOCA)
  • Le Centre d’Instruction élémentaire de conduite de Montlhéry (CIEC)
  • La 13e antenne médicale des armées de Montlhéry
  • Le CNSD/Département des blessés Militaires et Sport
  • La section cynophile du 121e RT

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Le centre de recherche de l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et l’Institut de Recherche Biomédicale des armées ont co-organisé le 20 mars dernier une journée d’étude dédiée à la surcharge cognitive dans les armées. Les témoignages d’opérationnels, les exposés des chercheurs et la participation d’industriels ont permis d’identifier les mécanismes de la surcharge cognitives, et d’aborder ensuite les solutions qui pourraient aider les combattants.

Interview de Julie Albentosa, Chercheur en psychologie ergonomique à l’IRBA.

  1. Quelle est votre définition de la surcharge cognitive ?

La surcharge cognitive survient à partir du moment où les contraintes qui pèsent sur un individu sont plus élevées que les ressources dont ce dernier dispose pour y faire face. La surcharge cognitive du combattant peut survenir sous l’effet de différents facteurs tels que la pression temporelle, le type de mission, le climat, la topographie, le nombre d’informations à traiter, le manque d’entraînement. Le niveau d’expérience est crucial pour faire face à la survenue de la surcharge. Ainsi, lorsqu’un combattant peu expérimenté n’a pas encore développé de routines pour réaliser ses tâches, il sera plus rapidement mentalement saturé qu’un combattant expérimenté. Par ailleurs, pour un même combattant, une situation fortement exigeante peut rapidement excéder ses capacités cognitives attentionnelles ou mnésiques, comme le fait de devoir écouter des informations transmises à la radio et prendre des décisions tactiques.

Pour caractériser la surcharge cognitive, nous utilisons différents types de mesures complémentaires les unes des autres : subjectives (questionnaires interrogeant le ressenti des individus), physiologiques et/ou neurophysiologiques (ex. : électrocardiogramme, électroencéphalogramme) et de performances (ex. : nombre de réponses correctes, temps de réaction).

2. Quels impacts pour les combattants sur le terrain ?

Sur le terrain, les combattants sont souvent confrontés à des situations multitâches durant lesquelles ils doivent traiter de manière simultanée différentes informations. Les combattants qui sont cognitivement surchargés n’ont plus suffisamment de ressources pour traiter toutes les informations nécessaires à la bonne réalisation de leurs tâches. Ils n’arrivent donc plus à les réaliser correctement et efficacement, ils sont moins rapides et moins précis. L’altération de leurs performances peut constituer un danger pour leur sécurité et leur santé, en particulier sur des théâtres d’opération à fort risque.

3. Comment y remédier ? (les solutions)

Il est important d’identifier les situations pouvant générer une charge cognitive élevée, voire une surcharge pour agir sur deux leviers :

  • Entraîner les combattants pour abaisser leur niveau de charge cognitive en automatisant les actions à réaliser et en acquérant des stratégies compensatoires. Une stratégie peut être de prioriser le traitement de certaines informations plus importantes que d’autres ;
  • Concevoir les équipements avec une approche anthropocentrée, c’est-à-dire plus humanisée que technophile, de telle sorte à ce qu’ils soient adaptés aux capacités des combattants pour une utilisation optimale en opération. Avec la sophistication des équipements qui présentent de nombreuses informations multimodales (ex. : visuelle et auditive), il apparaît important de connaître la modalité qui sera la moins saturante pour le combattant, en fonction des situations qu’il rencontre.

4. Présentez-vous en trois mots vos dernières recherches et pour quels bénéfices ?

Le projet de recherche « Évaluation de la Charge Cognitive du cOmbattant Débarqué » (ECCODé), financé par la direction générale de l’armement (DGA), piloté par mes soins et la Pr. Françoise Darses, chef du département neurosciences et science cognitive à l’IRBA, vise à comprendre comment les chefs de groupe de l’armée de Terre passent d’une charge cognitive élevée à une surcharge. Pour ce faire, avec l’Aspirant Alexis R, doctorant VSSA, nous avons conçu deux dispositifs représentatifs de l’activité du chef de groupe débarqué d’une part en environnement simulé sur ordinateur, et d’autre part en environnement virtuel.

Nous avons testé l’effet du nombre de tâches simultanées (deux ou trois) et de la modalité de présentation de ces tâches (unimodales visuelles ou multimodales visuelle et auditive) sur la charge cognitive du chef de groupe. Selon les conditions expérimentales, le chef de groupe avait suffisamment – ou pas assez – de ressources résiduelles en réserve pour traiter un signal visuel, auditif ou tactile supplémentaire.

Les résultats ont montré que les chefs de groupe étaient en surcharge principalement en situation de triple-tâche, mais également en double-tâche multimodale (une tâche visuelle et une tâche auditive). Une explication est que la tâche auditive de transmission d’informations était probablement particulièrement coûteuse car les participants devaient garder en mémoire de travail les informations dites au fur et à mesure. La nature même de cette tâche a donc probablement influencé les résultats. On note d’ailleurs que les chefs de groupe n’avaient pas suffisamment de ressources pour traiter un signal auditif dès l’apparition de cette tâche de transmission d’informations. Les configurations les moins cognitivement saturantes étaient de présenter un signal tactile dans les situations multitâches unimodales visuelles et de présenter un signal visuel dans les situations multitâches multimodales. Ces résultats permettent d’orienter la conception des futurs équipements destinés aux chefs de groupe de sorte à présenter des signaux qui ne vont pas les saturer dans des situations qui sont déjà contraignantes pour eux. Le test des équipements retenus sera nécessaire pour évaluer l’impact sur la charge cognitive du combattant en activité opérationnelle.

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Somnolence et fatigue, « ennemis » du militaire, sont antinomiques avec sa mission, menée très souvent dans des conditions extrêmes et d’altérations du rythme veille-sommeil. Pourtant, le sommeil est autant indispensable au militaire qu’à n’importe quel autre individu et les altérations du rythme veille-sommeil, les privations ou encore les restrictions de sommeil ont des répercussions sur les performances, la sécurité et le bien-être physique et mental de l’individu et du groupe. Ces effets pénalisants de la dette de sommeil rendent le combattant plus vulnérable vis-à-vis de l’ennemi et mettent en jeu sa sécurité.

Si l’entraînement particulier du militaire lui permet de mettre en œuvre des stratégies, visant à lutter contre l’apparition de la fatigue et la dégradation de ses performances, l’évolution du combattant dans un milieu tout à fait spécifique, souvent contraignant, parfois hostile, nécessite une gestion minutieuse de son sommeil et de ses rythmes circadiens. L’enjeu est de maintenir un niveau de performance compatible avec la conduite de la mission et un niveau de sécurité acceptable afin de prévenir les accidents.  

En milieu militaire et selon le type de mission dans laquelle le combattant est impliqué, les privations de sommeil peuvent être totales pendant un, deux, trois, parfois quatre nycthémères complets (un nycthémère dure 24 heures, soit un jour et une nuit). C’est le cas des opérations dites soutenues (SUSOPS). Dans d’autres situations, ces privations peuvent être partielles et fragmenter le sommeil nocturne. C’est le cas des opérations continues (CONOPS), s’étalant sur plusieurs jours ou semaines.

SUSOPS : Opération SOUTENUE

Activité militaire quasi ininterrompue et intense, se poursuivant au-delà du nycthémère (26-48 heures) et ne permettant aucun repos compensateur.

CONOPS :  Opération CONTINUE

Activité militaire de plus longue durée (plusieurs jours), n’autorisant qu’une récupération partielle (par exemple, un sommeil diurne, de courte durée et fractionné).

Dans le cadre de la journée mondiale du sommeil, nous sommes heureux de vous présenter ce guide pratique élaboré par nos experts de l’IRBA avec la contribution d’UNEO. Ce guide permet à tous les personnels d’obtenir les éléments nécessaires et pratiques à la bonne conduite de leurs missions et les informations relatives à l’utilisation des contre-mesures à mettre en œuvre pour faire face aux conséquences des altérations du rythme veille-sommeil. Les contre-mesures sont avant tout ergonomiques, organisationnelles et physiologiques.

Quelques stratégies et recommandations

Les siestes

Tolérance à la privation de sommeil grâce à :

L’entrainement physique

Un exercice intense, par exemple, entraîne une diminution de la latence d’endormissement, c’est-à-dire que l’on met moins de temps pour s’endormir, une augmentation du temps total de sommeil, une augmentation du temps de sommeil lent profond.

 Une activité physique régulière entraîne aussi une diminution de la latence d’endormissement, mais également une diminution des éveils nocturnes, une diminution du sommeil paradoxal et une augmentation du temps de sommeil lent profond Elle a également des propriétés multiples : anxiolytique, antidépressive et analgésique.

Sur un plan cognitif, une étude en laboratoire a montré que 7 semaines d’entraînement physique à raison de 3 fois par semaine peuvent limiter la dégradation des performances mentales rencontrée lors d’une privation de sommeil chez des sujets jeunes et en bonne santé De plus, ces sujets ont montré une meilleure tolérance à la privation de sommeil sur un test de 40 minutes de conduite simulée.

La provision de sommeil

Dans certaines conditions, il a été démontré que nous pouvions faire de la provision de sommeil En effet, une étude récente a mis en évidence que laisser des sujets aller se coucher 2 heures plus tôt pendant une semaine, entraînant ainsi une provision de sommeil d’environ 75 minutes en moyenne, permettait de limiter les effets délétères d’une privation de sommeil en termes de performance mentale.

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