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Projet Penthere

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Projet penthere : une étude de l’institut de recherche biomédicale des armées (irba) sur la résistance à la chaleur en exercice d’ultra-endurance et la capacité de récupération

En juillet 2023, l’IRBA a mené l’étude scientifique PENTHERE pour [Performance ENdurance THErmorégulation REcupération] afin de développer une meilleure connaissance sur la tolérance à la chaleur des militaires en situation d’effort physique et leur capacité de récupération.
Une meilleure connaissance pour préserver la santé des combattants déployés dans des zones de climat chaud

Dans des régions où les températures sont extrêmement élevées, la tolérance individuelle des militaires à la chaleur en cas d’activité physique prolongée demeure difficile à caractériser. En mission comme à l’entraînement, le manque de sommeil, la déshydratation, le port des équipements individuels (tenue, gilet pare-balle, sac à dos, etc.) ou encore le manque d’acclimatation sont autant de facteurs qui peuvent altérer leur capacité à thermoréguler et ainsi engendrer des problèmes de santé.

A l’initiative du médecin en chef, Pierre-Emmanuel, physiologiste et chercheur au sein du département « environnements opérationnels » de l’IRBA, le projet PENTHERE a pour objectif d’identifier des marqueurs biologiques capables de prédire la tolérance d’une exposition en environnement chaud en situation d’exercice physique de longue durée. L’étude a été réalisée sur 10 volontaires sportifs.

Un protocole en laboratoire et sur le terrain

Pour mener cette étude, l’équipe du médecin en chef a tout d’abord reçu les volontaires en laboratoire dans la chambre bioclimatique* de l’IRBA au sein de laquelle ils ont réalisé individuellement des tests physiologiques, biologiques et cognitifs au repos (température centrale, fréquence cardiaque, prélèvements biologiques, test de vigilance…). En laboratoire, l’équipe de recherche a ainsi exploré de façon personnalisée la façon dont les organismes des participants régulent leur température centrale dans une exposition contrôlée à la chaleur sèche en situation de repos.
Pour la réalisation des tests en situation d’effort, l’équipe de recherche et les 10 volontaires ont été accueillis au centre national des sports de la défense [CNSD] situé à Fontainebleau, établissement bénéficiant des infrastructures nécessaires pour organiser l’épreuve d’ultra-endurance de six heures.
Pour la seconde partie de l’étude, les sujets ont réalisé un exercice continu de 6 heures en pleine chaleur. Des tests complémentaires ont été effectués avant, pendant et après l’effort (température centrale et cutanée, souplesse des articulations…) et ont fait l’objet d’autres prélèvements biologiques (urine, sang et sueur). Les athlètes ont également ingéré une gélule qui a permis de mesurer leur température centrale en continu sur toute la durée de l’épreuve.
Ces différentes données de santé recueillies au repos et à l’effort en environnement chaud permettront à l’équipe de l’IRBA d’étudier d’éventuelles corrélations entre les réponses physiologiques individuelles au repos et à celles à l’effort. Objectif : pouvoir prédire la réponse physiologique de chacun pour réguler sa température centrale en cas d’effort à la chaleur.

Adapter et personnaliser des contre-mesures médicales

Pour l’IRBA, une meilleure connaissance sur la capacité de la récupération de tolérance à la chaleur permettrait de mieux caractériser le fonctionnement de la thermorégulation et le niveau de risque hyperthermique. Les résultats attendus pourront individualiser le risque et proposer des contre-mesures adaptées (acclimatation, nutrition, hydratation…) aux militaires déployés en climat chaud.

L’étude se poursuit désormais par l’analyse de plus de 3200 échantillons prélevés sur les dix volontaires : la publication des résultats sera disponible dans les prochains mois !

Crédits :
Images : ADC Didier DESLAIS
Rédactrice : SACN Aurélia FREDOC

Chambre bioclimatique : Ce moyen d’essai humain et matériel unique en France est en mesure de reproduire les conditions climatiques les plus extrêmes pour mettre à l’épreuve le matériel et étudier les réactions physiologiques. La plateforme peut reproduire des températures comprises entre -20°C et +70°C, simuler un vent allant jusqu’à 80km/h ou encore une hygrométrie jusqu’à 100%.